Les Universalistes, Le Trèfle et France Écologie ont annoncé la création d'une plate-forme commune : La France Naturellement. Cette association loi 1901 entend structurer une écologie à droite.

Une écologie assumée à droite

Le Trèfle, pionnier (1993) de l'écologie alternative aux Verts, défend une société d'harmonie entre hommes, animaux et nature. Les Universalistes, anciennement Mouvement Hommes Animaux Nature, émanent à la fois de militants associatifs de la cause animale et de défenseurs du gaullisme social. France Écologie est un espace de réflexion, devenu parti politique, dont les débats organisés à l'Elysée sous Jacques Chirac ont préfiguré le Grenelle de l'environnement. Tous trois reconnaissent provenir de la droite : le RPR pour Le Trèfle et Les Universalistes, l'UMP et le monde de l'entreprise pour France Ecologie. Leur point commun : ils estiment nécessaire d'affirmer une incarnation environnementale à droite.

L'écologie pour repenser la droite

S'ils jugent favorablement l'arrivée de Michel Barnier à Matignon, les initiateurs de La France Naturellement maintiennent que la droite doit faire mieux. 

« Si nos partis existent, c'est parce que leurs initiateurs n'estimaient pas leur engagement écolo-réaliste porté par la droite parlementaire et républicaine. Certains l'ont même quittée à l'époque pour cette raison. Aujourd'hui, les mentalités ont changé et Michel Barnier n'est plus un cas isolé. Nous voulons non seulement dire que notre écologie est proche des valeurs de droite, mais aussi, et surtout, qu'elle est le prolongement cohérent d'une droite en phase avec elle-même et son époque »
Jérémy Bizet, 1er vice-président de France Écologie

« De nombreux partis défendent une écologie à gauche, ou au centre, ou détachée de tous clivages. Mais aucune n'était entendue à droite »
Albert Lapeyre, président des écologistes du Trèfle

La France Naturellement est persuadée qu'un électorat existe pour cette sensibilité. En effet, d'après un sondage de 2023, 75% des sympathisants de la droite et du centre attendent leurs représentants pour répondre à ces questions. 

« Aux élections législatives, nous avons fait campagne sur la compatibilité entre écologie, cause animale et France. Résultat, ce sont majoritairement des villes de droite, votant peu pour E.E.L.V., qui ont offert les meilleurs scores à notre sensibilité. Si nous ne sommes pas là, ces électeurs vont retomber dans l'abstention ou dans le vote utile » 
Aloïs Lang-Rousseau, président des Universalistes

Porteuses d'une telle sensibilité, les parties prenantes souhaitent permettre une convergence entre républicains laïques, gaullistes et libéraux-conservateurs attachés au cadre de vie, à la protection de la nature et à la condition animale. 

« Avec la soumission de la gauche et des écologistes d'E.E.L.V. à la France insoumise, une écologie responsable est essentielle pour convaincre ceux venus du centre ou d'ailleurs pour qui la laïcité et la culture française sont des sujets qui comptent. L'écologie mérite mieux que de s'allier à un parti d'extrême gauche qui veut abolir le délit d'apologie du terrorisme »
Isabelle Jacono, présidente de France Écologie